free website counter html
free website counter html

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/12/2014

Les chaînes de l'avenir

philip k. dick,panthropie,les chaînes de l'avenir,the world jones madeToujours Philip K. Dick. Les chaînes de l'avenir, écrit en 1956, est son second roman (1), correspondant du coup à sa première période d'écriture. Si durant celle-ci, il ne connut pas de succès (celui-ci intervient en 1962 avec Le maître du haut château, lauréat du prix Hugo un an plus tard), il allait tout de même y développer certains de ses thèmes fétiches. En effet, le thème du simulacre dont Philip K. Dick et Daniel F. Galouye sont les précurseurs, apparaît déjà dans L'oeil dans le ciel (Eye in the sky, 1957), avant d'être plus explicitement développé dans Le Temps désarticulé (Time out of joint, 1959) (3) et Simulacres (1960).

Dans un monde en proie au chaos et menacé par une invasion extraterrestre imminente, le salut (ou le coup de grâce ?) pourrait venir de Jones, capable de lire l'avenir avec un an d'avance. Le titre français du livre a permis l'écriture de la phrase suivante sur le quatrième de couverture de l'ancienne édition (Le Masque - Science-Fiction) : "Quel sera alors le destin de ce dictateur, prisonnier de sa faculté, prisonnier des chaînes de l'avenir ?" Mais Jones l'est-il vraiment ? Sachant qu'il sait quand et comment on tentera de l'assassiner ?

philip k. dick,panthropie,les chaînes de l'avenir,the world jones made,métaphysique,relativisme,prophète,dictatureS'il ne constitue pas une oeuvre phrare de Dick (la période 60-70 sera la plus intéressante), ce livre à la dimension dense préfigure toutefois ce qui allait venir par la suite : culte de la personnalité (l'allusion à Adolf Hitler est à peine voilée - Radio Free Albemuth développera également le thème du dictateur) et mythe du prophète absolu (4), monde pré/pro-apocalyptique, robots (thème brillamment développé dans Blade Runner), panthropie (5), relativisme...etc.

philip k. dick,panthropie,les chaînes de l'avenir,the world jones made,métaphysique,relativisme,prophète,dictatureAnalyse

L'histoire gravite autour de la notion métaphysique de la renaissance spirituelle et le désir de l'homme de transcender ses limitations. Philip K. Dick fait usage de nombreux parallélismes pour montrer les différentes tentatives des personnages de surmonter leur humanité par le biais d'antithèses. D'une part, l'épouse du principal protagoniste (Cussick) décide de le quitter en raison de la monotonie de sa vie quotidienne et finit par succomber à la décadence dans l'espoir de retrouver l'au-delà ; d'autre part, l'humanité tente de se reconstruire à travers des mutants envoyés sur Vénus et en se fiant aux visions pré-cognitives de Jones.  

C. A et J. N

 

Philip K. Dick, Les chaînes de l'avenir, Le Masque, Science-Fiction, 1976, 254 p. 

Paru pour la première fois en 1956 sous le titre original The World Jones made.

 

(1) Paru en 1955, Solar Lottery est le premier.

 

(2) Le film The Truman Show (Peter Weir, 1998) en sera largement inspiré.

(3) Thème développé dans Dune (1965) de Frank Herbert.

(4) Thème typique de science-fiction, la panthropie aborde le fait d'adapter génétiquement les humains afin de coloniser des planètes à l’environnement hostile. Dans son roman The Seedling Stars (Semailles humaines, 1957), James Blish (1921-1975) est le premier à en faire un thème central. Au cinéma, le thème est notamment développé dans Avatar (2009) de James Cameron.

27/11/2014

Radio Free Albemuth

Radio_Free_Albemuth_FilmPoster.jpeg.jpegUn film qui ne devait pas voir le jour, comme le livre dont il est adapté

 

Réalisée en 2010, cette adaptation d'un des romans phares de Philip K. Dick ne fut disponible que cette année-là. Le matériau d'origine avait également peiné pour voir le jour. Preuve encore une fois de la complexité d'une oeuvre quasiment inadaptable sur grand écran.

 

dick 16.jpgMaître incontesté de la science-fiction subversive, précurseur du cyberpunk, inventeur des mondes parallèles et premier à questionner la réalité et sa perception, Philip K. Dick devait à la base écrire une suite à son roman Flow My Tears, the Policeman Said ("Coulez mes larmes, dit le policier"), dans lequel il racontait l'histoire de Jason Taverner et sa descente aux enfers dans un monde parallèle où l'Amérique est une dictature (paru en 1974, le livre remporte le Prix John Wood Campbell Memorial).

dick 2.jpgChangement de titre

Cette suite, intitulée Valisystem A, fut réalisée en douze jours (accro à de nombreuses substances dont le speed, Dick "écrivait vite") mais après une longue reflexion de quatre ans (1). Mais l'oeuvre ne fut pas acceptée par l'éditeur de Dick. Plutôt que de le retravailler, ce dernier préféra l'offrir à son ami Tim Powers (également auteur de SF).

En 1985, soit après la mort de Philip K. Dick, Tim Powers et Paul Williams (fondateur de la Philip K. Dick Society et exécuteur testamentaire de Dick) récupérèrent le manuscrit et permirent sa publication après avoir modifié le titre. Valisystem A devenait Radio Free Albemuth

En effet, délaissant Valisystem A, Dick avait rédigé VALIS, premier volet d'une autre de ses oeuvres phares, LA TRILOGIE DIVINE, dans laquelle il développait les mêmes thématiques. Et VALIS (SIVA en français) est l'acronyme de Vast Active Living Intelligence System. The Divine Invasion (1981) et The Transmigration of Timothy Archer (1982) prendront la suite de Siva (1980).

200px-Radio_free_albemuth.jpgContre un monde totalitaire

Dick poursuit donc dans Radio Free Albemuth sa reflexion centrée autour de la crainte de l'émergence d'un Etat américain policier, id est totalitaire. Alors que l'Amérique est dirigée d'une main de fer par Ferris F. Fremont (qui renvoie à l'ancien président US Richard Nixon), Phil Dick (l'autobiographie décalée est bel et bien présente) s'inquiète pour son ami Nicholas Brady qui dans son sommeil reçoit des message subliminaux d'une entité extraterrestre lui enjoignant de se rebeller contre le système...

A noter que le personnage de Fremont pourrait également renvoyer au sénateur américain Joseph McCarthy (1908-1957), et sa fameuse "chasse aux sorcières" (Maccarthysme, terreur rouge), période correspondant au climax de la lutte idéologique entre les Etats-Unis et l'URSS et durant laquelle tout le monde aux Etats-Unis est suspect potentiel de collusion avec "l'ennemi communiste".

Plaidoyer antitotalitaire, confusion entre le réel et l'irréel, délires mystiques, paranoïa portée au paroxysme... Tout est réuni ici pour faire de ce récit une oeuvre abondante, extrêmement complexe et impossible à catégoriser. Radio Free Albemuth est "l'ultime jeu de miroirs qui interdit à tout commentateur honnête de prétendre distinguer une image claire dans l'ensemble de cette oeuvre tout entière consacrée à la description des simulacres (...) " (2).

téléchargement.jpgL'adaptation en soi 

Présenté au Sedona Film Festival en février 2010, Radio Free Albemuth ne fut distribué que tardivement en dvd. Cela est dû au fait que le film n'a pas bien été reçu par les critiques (22% de critiques positives sur le site Rotten Tomatoes ; 33% chez Metacritic). L'achat des droits de distribution s'est donc fait (longtemps) attendre. Film indépendant, Radio Free Albemuth est également à petit budget. Peinant à restituer avec conviction l'univers dystopique de Philip K. Dick (mais qui en serait véritablement capable ?), il souffre également d'une direction d'acteurs assez pauvre. On cite bien entendu les deux principaux protagonistes et habitués des séries TV, Jonathan Scarfe et Shea Whigham. Ce dernier, brillant chez HBO (Boardwalk Empire, True Detective), peine à voir en Philip K. Dick même si la ressemblance physique est frappante. 

Au final, Radio Free Albemuth est fort logiquement une nouvelle adaptation ratée de Philip K. Dick, venant s'ajouter à 12 autres (dont la plupart sont également des flops). Reste à voir ce que donnera l'adaptation en série de The Man in the High Castle (actuellement en tournage et produite par Amazon), autre oeuvre phare, lauréate en 1963 du Prix Hugo.

Enfin, pour de plus amples informations sur le long-métrage Radio Free Albemuth, il conviendra de consulter le blog qui lui dédié : http://radiofreealbemuth.com/blog/ 

J. N

 

Radio Free Albemuth (John Alan Simon, 2010, USA, 111 min).

Cast : Shea Whigham, Jonathan Scarfe, Katheryn Winnick, Alanis Morissette, Hanna Hall.

 

(1) Cf. la préface d'Emmanuel Jouanne dans Radio Libre Albemuth (Gallimard, Folio Science-Fiction, 2005), p. 10.

(2) Ibid, p. 11.

11/01/2013

La Tour de verre

la tour de verre,science-fiction,robert silverberg,le livre de poche,tower of glassPrès du continent arctique, la construction de la tour de l'omnipotent Simon Krug se fait à une vitesse effrénnée. En septembre 2218, elle mesurait à peu près cent mètres. En janvier 2219, elle s'élève déja à 940 mètres... Le rêve de Krug ? Communiquer par le biais de la tour avec les étoiles, d'autant plus qu'un signal vient d'être envoyé de quelque part près de la nébuleuse NGC7293.  Ambitieux sans limites, parti à partir de rien, Krug est également celui qui créa les androïdes. Pas vraiment différents des humains, ces derniers lui vouent un culte sans précédent. Krug le dieu, le miséricordieux, le messie, le redempteur, le libérateur... Mais peut-il être tout ceci à la fois ?

Dans un style qu'on lui connaît, où action, densité narrative, et exploration des personnages se cotoient, le très prolifique Robert Silverberg, qui obtint en 2004 le titre de Grand maître de la science-fiction (décerné par l'Association des auteurs américains de S-F) aborde dans ce roman un de ses nombreux thèmes, la condition de la population androïde. A l'instar d'autres écrivains de Science-Fiction qui abordèrent cette thématique dans leur propre style, comme Isaac Asimov (1) ou Philip K. Dick, Silverberg le fait également à sa manière, dans un récit subtil et passionnant.  J. N

 

Robert Silverberg, La Tour de Verre, Le Livre de Poche, Science-Fiction, 318 p.

Titre original : Tower of glass (publié pour la première fois en 1970)

 

(1) Avec notamment son Cycle des Robots qui comprend les romans Les Cavernes d'acier (1954), Face aux feux du soleil (1957) et Les Robots de l'aube (1983).

 

19/02/2012

Le voyageur de l'inconnu

philip k. dick,le voyageur de l'inconnu,dr. futurity,mondes parallèlesAlors qu'il parcourt en voiture l'autoroute près de San Francisco, Jim Parsons se retrouve soudain happé par un tourbillon grisâtre et se retrouve projeté dans le futur. Un futur bien étrange où l'art obscur de se donner la mort a suppléé la soif de vivre... Le pire est que notre anti-héros (marque de fabrique chez Philip K. Dick) n'en est pas au bout de ses peines et va se retrouver par la suite et à plusieurs reprises téléporté dans différents espaces temporels... De quoi faire passer les déplacements à plusieurs niveaux des protagonistes du film Inception (2010) pour des promenades de santé... Au menu, mondes parallèles et délires spatio-temporels, thèmes fétiches de la première période d'écriture (les années 60) du spécialiste es Science-Fiction made in US le plus atypique. J. N

Philip K. Dick, Le voyageur de l'inconnu, Le Masque, Science-Fiction, 1974, 253 p.

Titre original : Dr. Futurity (paru pour la 1ère fois en 1964).

07/01/2012

Les marteaux de Vulcain

philip k. dick,les marteaux de vulcain,science-fiction,vulcain III,mens magna,robert silverberg,aldous huxley,le meilleur des mondes,francis G. rayer,le lendemain de la machine, les monades urbaines,monde totalitaire,intelligence artificielleEn 2029, le monde est régi par une intelligence artificielle appelée Vulcain III, une sorte d'ordinateur géant faisant office de gouvernement mondial. Vulcain III a sorti la race humaine de la guerre et des autres fléaux (chômage, pauvreté...). Un monde parfait ? Dans cet univers post-machiniste, les humains sont contrôlés dès leur naissance et aucune contestation de l'ordre établi n'est autorisée car les fameaux marteaux veillent au grain. Pourtant, une certaine organisation subversive n'entend pas les choses de cette manière... Les marteaux de Vulcain est un des premiers romans écrits par Philip K. Dick et renvoie à un de ses principaux thèmes de prédilection, la menace d'un monde totalitaire, qui n'est pas sans rappeler Le meilleur des mondes (1931) de Aldous Huxley, Les monades urbaines (1971) de Robert Silverberg, ou plus plus proche encore, Le lendemain de la machine (1951) de francis G. Rayer, où la terre est également dirigée par un ordinateur géant, la Mens Magna... J. N

Philip K. Dick, Les marteaux de Vulcain, Le Masque, Science-Fiction, 1975, 251 p.

Titre original : Vulcan's Hammers (paru pour la 1ère fois en 1960).